15 janvier 2006

Un commentaire poignant

A la suite de la soirée du vendredi 13, la rubrique "Courrier des lecteurs" se vit envahie d'une multitude de message. Certains resteront très certainement gravés dans nôtre mémoire mais il y en a un qui traversera des générations entières. Je vous propose donc de vous faire découvrir ce témoignage émouvant, poignant et bouleversant : "J'y étais". Par Philippe Dumou-Branletier, envoyé spécial du SAC au concert de "Déviation" (prononcer Deviaisheune) du coté de Nogent : "Le "blue one" de Nogent faisait déjà le plein très tôt dans la soirée de ce vendredi 13 à ne pas mettre un supersticieux dehors. Les dernières places dispos étaient face au spot: on aurait fichtre les pieds dans des décibels têtus toute la soirée! Les gueules noires des amplis faisaient peur et l'ambiance était déjà à son comble, lorsque soudain tout à coup, entre la soupe au mouleumoules et les brochettes pommes sautées, une bande improbable en style et en sexe, mais toute en cheveux, envahit ce que le patron du clandé nomait sans doute pompeusement "la scène". Voici Déviation, ladies and gentlemen! : Les invités avalèrent en lappant comme des chiens ce qui restait de soupe au fond de leur bocal, craignant le pire. Le set débuta violemment sous la baguette leste de Louise de Sordoillet, toute en jambes et bas résille, la casquette à la garçonne enfoncée aux oreilles, sous les hullulements hallucinés d'un fan club littéralement possédé par la batterie dictatoriale de VictOOOOOOr de Sordoillet le frère de sa soeur et enfants de leur père. Celui-ci, posté en fond de salle, la lèvre gourmande, notait de 1 à 10 les morceaux qui se succédaient par saccades, à la façon d'un Eddy Barclay qui aurait passé le bac. La présence de ses petits sur scène semblait l'électriser comme au temps de ses fameuses rubriques rock and roll, duo récurrent qu'il partageait avec son compère, "de Jarrossay el diablo" sur Radio A4. Et bien justement et comme par hasard celui ci trépignait non loin lorsque son fils Etienne le haricot-bassiste en catogan de Deviation se mit à hurler au micro "debout!, levez vous". Les clients qui croyaient avoir été convoqués à une confèrence-débat de quartier sur les désastreux problèmes de circulation à Paris depuis que les socialistes gèrent la ville, se levèrent d'un bond abandonnant leur dessert avec regret. Allait-on rouler les tapis, pousser les meubles et se dandinner en surprise-partie, en "boum" tagada? Pas du tout! Un rock tumultueux roulant des rochers gros comme des cathédrales renvoya les grincheux à leur études, emporté par la voix diaphane d'un chanteur blond lisant les textes de Franz Ferdinand comme le livre sacré à l'office du Dimanche pendant que son collègue guitariste en hachait menu la mélodie post punk. La soirée passa vite, tant les groupies groupirent et tant les riffs implacables nous firent remonter au temps immémoriaux de notre jeunesse. On décora l'ingé-son qui combattit Larsen comme Saint Michel le dragon, et c'est au petit matin et après quelques mousses englouties avec la capsule que l'on zigzaga dans nos cagnas à la barbe de la maréchaussée, le coeur léger, l'ame neuve, apaisé de convenir qu'il est parfaitement souhaitable de mettre le feu à la banlieue quand c'est Déviation qui allume la mêche. La semaine prochaine, Vendredi 20 janvier nous irons en rangs serrés et sans banane entendre le requiem de Brahms à la Trinité. Il est probable que nous en sortions moins assourdis mais autant ébahis. Inscrivez-vous." Philippe Dumou-Branletier. (du SAC)

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

??? On peut ouvrir un statut : "Chroniqueur" dans notre association ????
Moi je suis preneuse !
Quel portrait bien tiré !!
Bravo ! C'est très plaisant !

LOuise.

20:45  
Blogger someonesgirl said...

I wish to high hell I knew what u wrote, but it sounded good anyhow. ")

23:19  

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